Après le bureau individuel traditionnel, viennent les évolutions dans l’aménagement des espaces de travail.
Ces évolutions suivent le fil du temps et s’implantent dans l’ensemble des pays occidentaux.
Le bureau paysager
L’open space est né en 1950 en Allemagne. C’est un espace flexible dans lequel chaque élément est mobile. Les portes, cloisons et couloirs ont disparu. Seules quelques plantes peuvent servir de séparation entre les postes de travail.
Le bureau paysager répond à un besoin de développement des communications entre les salariés. Il facilite donc la circulation des informations en privilégiant les interactions.
L’entreprise est considérée comme un centre de traitement des informations, modèle venant de la cybernétique.
Il symbolise également l’aplatissement de la hiérarchie dans les entreprises et le besoin de davantage d’horizontalité. L’idée est que les travailleurs sont plus productifs lorsqu’il n’y a pas d’étanchéité entre ceux qui pensent et ceux qui font.
Ce type d’aménagement de l’espace de travail a été décrié en raison d’un manque d’appropriation et de personnalisation des bureaux. Cet agencement génère des problèmes de concentration, de gênes occasionnées par les passages et le bruit, et par un sentiment de dépersonnalisation et de surveillance accrue.
Le bureau cloisonné
Face à la critique croissante de l’open space, les bureaux se transforment en box, sortes de petites cellules individuelles à cloisons basses et ouvertes sur un côté. Les collaborateurs sont installés sur un plateau (ou une plateforme) de travail.
Appelés cubicules, ces bureaux permettent de préserver un territoire personnel, mais également de densifier les surfaces. Ce modèle doit beaucoup à l’informatisation qui parcellise les tâches.
Cet aménagement, après l’open space, a connu lui aussi de nombreuses critiques : bruit et stress, moins de communication entre les salariés et moins de productivité constatée par les managers.
Ce modèle donne lieu à une vie de bureau aliénante et abrutissante pour ceux qui la dénoncent.
Le bureau non affecté
Avec le ‘non-territorial office’ s’annonce l’ère de la polyvalence des fonctions.
Né dans les années 1980-1990, le modèle ‘combi-office’ a été expérimenté aux États-Unis par la société IBM.
Les petites cellules individuelles ne sont plus attribuées. Elles sont réservées par les employés. Seul un caisson mobile à roulettes est attribué au salarié pour l’utilisation de ses fournitures courantes.
Mouvement, changement de place, utilisation de lieux spécialisés comme les salles de réunion ou la bibliothèque d’entreprise, cet aménagement répond au besoin d’optimisation des surfaces utilisées.
Ce modèle favorise la circulation des salariés selon leurs tâches et donc les rencontres informelles, génératrices de créativité et de sérendipité.
Le flex office et le co-working… le bureau comme lieu de vie sociale
Le bureau comme pièce à vivre et à collaborer. Propre aux start-ups pour innover et créer, ce modèle se veut tourné vers l’humain en étant à la fois un espace de travail en mode projet et de détente.
Le bureau est épuré. Avec un simple ordinateur portable, des canapés et un panier de basket (ou un baby-foot), l’espace de travail devient un lieu de vie sociale. Le bien-être du salarié est reconnu comme facteur de productivité.
L’objectif est de se sentir comme à la maison, pour mieux rester au bureau.
Les bureaux sont des espaces spécialisés : salle de réunion, espaces pour les rencontres, bureaux de passage en libre service.
Cet aménagement permet davantage d’autonomie et d’initiatives de la part des salariés. Et surtout la gestion des bureaux peut se réaliser en flux tendu. Le bureau est repensé en terme de ressources partagées.
Locations passagères, bureaux partagés, le co-working prolonge le flex office. Les solutions d’externalisations permanentes, co-working ou tiers lieux, sont des lieux ouverts, espaces de rencontre autant que de travail. Il s’agit ici de la promotion de la liberté individuelle au regard des contraintes traditionnelles du travail.
Le home office et le full remote (100 % en télétravail)
Avec la crise sanitaire, et le télétravail rendu obligatoire par le gouvernement pour éviter la propagation du virus, de nombreux salariés ont transformé leur logement en home office.
Le home office repose sur les principes suivants :
– créer un espace dédié uniquement à l’activité professionnelle pour séparer travail et vie privée,
– fixer un cadre de travail : des horaires et des pauses à respecter,
– se préparer comme si on se rendait au travail : se laver et s’habiller,
– rester intégré à une équipe, via les outils de communication à distance,
– respecter son droit à la déconnexion : s’éloigner des écrans notamment,
– changer d’air : sortir et pratiquer une activité sportive.
Pour les télétravailleurs ‘contraints’ et notamment en ‘full remote’, le home office est une solution temporaire. Mais de nombreuses professions peuvent se pratiquer en home office permettant ainsi des économies en location de bureau.
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